L'esprit public: Livres : La Femme de ménage vend tout, et après ?

L'esprit public
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Le Magazine du week-end ("La Femme de ménage : le livre qui voit tout et vend tout") reçoit Frédéric Thibault (PDG, City Éditions), Caroline Vallat (libraire, Nouvelle d’Orléans) et Éric Dupuis (journaliste, Livres Hebdo) pour décrypter l’explosion des ventes du thriller domestique de Frida McFadden. ### 1. Un phénomène de ventes sans précédent La Femme de ménage serait le livre le plus vendu de 2024 en France avec plus de 1,9 million d’exemplaires ; l’ensemble des titres McFadden atteindrait 4,6 millions, soit « 10 % du marché du livre » selon Dupuis. Un tel raz-de-marée n’aurait « jamais été observé sur une période aussi courte ». ### 2. Le rôle décisif – mais flou – des réseaux sociaux Les ventes décolleraient « à partir de juillet 2024 » après un buzz sur TikTok et Instagram initié par des influenceurs non spécialisés comme Nabila. « On ne sait pas exactement qui est qui a fait le succès commercial » en France, reconnaît Dupuis. ### 3. Un lectorat élargi, souvent novice Les libraires constateraient « 20 à 30 demandes par jour » venant de « non-lecteurs » qui achètent « entre les deux poches » sans savoir par laquelle commencer. « C’est peut-être le premier livre qu’ils lisent hors prescription scolaire », note Vallat. ### 4. Un modèle éditorial « outsider » qui bouscule les géants City Édition, maison indépendante fondée en 2005, triplerait son chiffre d’affaires entre 2023 et 2025 grâce à McFadden. « On voit finalement qu’il y a de la place pour d’autres éditeurs que ceux qui sont en tête », souligne la libraire. ### 5. Critiques littéraires contre efficacité commerciale Thibault assume le positionnement « divertissement » face aux critiques sur la qualité littéraire : « Il ne faut pas demander à un livre de divertissement d’être d’une qualité littéraire absolue ». ### 6. Risque de saturation et stratégie de suite Avec quinze titres déjà achetés et trois collecteurs prévus fin 2025, City mise sur la fidélisation : « On a du Frida McFadden pour de longues années ». ## Einordnung Die Sendung präsentiert sich als klassisches Feuilleton-Magazin: redaktionell vorbereitet, mit klaren Moderationsfragen und drei kompetenten Gästen. Die journalistische Leistung liegt weniger in investigativer Tiefe als in der souveränen Verknüpfung von Verkaufszahlen, Marktanalyse und lebendiger Handelsperspektive. Auffällig ist, wie selbstverständlich die Abhängigkeit von TikTok-Impulsen thematisiert wird – ohne dass die Redaktion die algorithmischen Mechanismen oder mögliche Manipulationen hinterfragt. Die Diskussion bleibt damit symptomatisch für einen Medienbetrieb, der Viralität als neue Normalität akzeptiert, statt sie kritisch zu durchleuchten. Gleichzeitig gelingt es den Gesprächspartner:innen, die Perspektive der unabhängigen Verlage sichtbar zu machen und die Machtfrage – wer bestimmt, was gelesen wird – subtil offenzulegen. Die fehlende Auseinandersetzung mit möglichen Monopolisierungstendenzen auf Plattformen wie TikTok oder Amazon bleibt dennoch eine Schwäche. Hörempfehlung: Wer verstehen will, wie ein einzelner Titel den französischen Buchmarkt aufmischt, erhält hier eine kurzweilige und informative Analyse – mit dem Charme klassischer Kulturradio-Unterhaltung.